Les Mardis cyclistes de Lachine devraient prendre un nouveau virage, ou à tout le moins, offrir un nouveau visage d’ici les prochaines années. Le fondateur et organisateur de l’événement présentés tous les étés depuis 1978, Joseph Tino Rossi est présentement à la recherche et au choix de son successeur.
«J’ai quatre candidats qui se sont montrés intéressés à prendre les rênes des Mardis, confie Rossi. J’aime mieux ne pas avancer de noms dans les médias, mais ils ont tous des qualités exceptionnelles. D’ici le 15 de septembre, je leurs ai dit de se tenir prêts et je vais les rencontrer un par un, pour ensuite faire un choix.»
Après 30 ans d’investissement de temps et d’argent dans les Mardis cyclistes, Tino Rossi a l’intention de faire un choix judicieux et bien réfléchi. Rossi affirme vouloir épauler le futur propriétaire de l’événement pendant trois ans, afin de s’assurer qu’il maîtrise bien les tâches à accomplir.
Plus que la passion
Rossi croit toutefois que la personne qu’il choisira ne sera pas simplement un passionné du cyclisme, mais aussi un excellent homme d’affaires. Être à la tête des Mardis cyclistes engendre énormément de travail dans l’ombre si on veut, comme la négociation de contrats et de commandites.
«Rendu où nous en sommes, on ne parle plus de sentiment, on parle de business. La personne devra être capable de vendre les Mardis aux amateurs, aux médias et aux commanditaires», explique-t-il.
Oui ça m’inquiète de les laisser entre les mains d’un autre, c’est pourquoi j’ai l’intention de rester dans l’entourage quelques années. Comme président d’honneur ça ne me dérangerait pas, car je serais là en cas de besoin. Mais il ne faut pas se le cacher, je ne vivrai pas 1000 ou 100 ans non plus, et c’est pourquoi je devrai céder ma place complètement.»
Après tout, beaucoup de sous sont en jeu. Le chiffre d’affaire de l’événement est d’environ 100 000 $ et rien ne peut être laissé au hasard.
«Les Mardis cyclistes, c’est une fenêtre incroyable pour nos jeunes et pour l’arrondissement de Lachine. Mais ce n’est pas tout le monde qui se rend compte du bijou qu’ils ont entre les mains. Un jour, peut-être que ces personnes vont allumer…», confie vaguement Tino Rossi.
30 ans
Force est d’admettre que la trentième édition des Mardis cyclistes de Lachine a été une grande réussite. Dès la première des 10 étapes, un peloton record de 129 coureurs (l’ancien était de 123) a donné le ton à la saison qui s’est terminée d’une très belle façon, lors de la grande finale.
«Je trouve sincèrement que ça a été la plus belle des saisons depuis le début. Ça a très bien démarré dès le début avec un peloton record et une course de niveau international, le gagnant (Cam Evans) était nul autre que le champion canadien, ça nous a donné un très bon momentum», affirme Rossi.
Les deux nouvelles catégories de compétitions, pour les femmes et les plus jeunes ont aussi permis à plusieurs cyclistes supplémentaires de participer à l’événement. Un ajustement à l’horaire a dû être apporté en début de saison, mais ces athlètes étaient véritablement heureux de pouvoir compétitionner avec des adversaires de leur niveau.
Appréciation
Homme au caractère parfois bouillant et même explosif, Tino Rossi lèguera non seulement aux Lachinois, mais à tous les Québécois le fruit de sa passion, soit une compétition extrêmement importante pour le développement des cyclistes de haut niveau.
Commissaire en chef de la Fédération des sports cyclistes du Québec, Louise Lalonde était là dès le début, en 1978. Comme d’autres, elle a vu l’événement évoluer et faire des jaloux. «Les Mardis cyclistes, c’est LA course où on veut travailler. C’est toujours plaisant, seulement, je ne sais pas si ça va l’être autant quand Tino ne sera plus là.»
Source : Le Messager de Lachine